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La valse des petits riens
7 octobre 2007

L'élégance du hérisson

l__l_gance_du_h_risson

J'ai un mouvement arrière pour tous les livres qui ont trop de succès....En général je n'y trouve pas ce que je viens chercher car de l'orange il n'y a souvent que l'écorce vive et lustrée, les saveurs intérieures sont sèches, le jus et la pulpe en option. L'élégance du hérisson, pour moi, c'est un peu ça, une belle idée qui aurait pu se développer de manière fine et généreuse et qui reste au stade de l'exposé brillant.

Renée est la concierge du 7 rue Grenelle, elle joue les concierges de base en cachant sa culture, Paloma petite adolescente surdouée se cache elle aussi derrière un paravent de quasi normalité. Seul Ozu le japonais nouvellement arrivé dans l'immeuble découvrira la vrai nature de ces deux là. Une critique de la bourgeoisie bien pensante...une critique un peu rapide et manichéenne mais souvent drôle il faut le reconnaître.

Les personnages sont posés....le décor est planté..et alors ?

Et alors rien...Ils sont creux et vides ces personnages. Riches d'une culture ou d'une intelligence supposée dont ils ne font rien. Renée je l'aurais aimée généreuse et je la trouve acariâtre....enfermée sur elle même avec toute cette culture qu'elle pourrait offrir....sauf que...j'ai l'impression qu'elle n'estime pas les autres assez bien pour la recevoir et c'est bien là tout le problème du roman....on remplace la supériorité de l'argent par une pseudo supériorité intellectuelle qui n'en est pas une car l'intelligence est multiple et la culture à la portée de tout un chacun.

Je ne dis pas qu'il n'y a pas du vrai dans le thème déployé...mais il fallait aller plus loin....découper les écorces faire vivre les personnages.

Et puis sur la fin les rapports Ozu / Renée tombent dans une mièvrerie qui m'a vraiment dérangée....nous n'étions pas parti dans un roman de gare que diable....j'avais l'impression de lire les rêves éthérés d'une adolescente bercée de contes de fées.

Non, décue, déçue je suis car le thème me parlait...Il me parlait sans doute trop....J'aurais aimé aimer. Quand on connaît certaines choses on en veut sûrement à ceux qui ne les racontent pas avec la justesse que l'on voudrait....avec l"empathie que l'on aimerait.

Et puis surtout dans un livre la langue n'est pas tout.....Ici elle est brillante et délectable MAIS pour mon goût superficielle.

Hier, mon prof de piano à qui je me plaignais de mes trop grandes lacunes techniques m'a dit cette chose très juste: tu as la musicalité, tu as donc tout, la technique n'est que travail.

Ah...Si une dernière chose : elle a raison Muriel Barbery , Didon et Enée de Purcell c'est somptueux.

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Commentaires
K
Tout ce que j'en dis n'en fait tout de même pas un mauvais roman.Il est très bien écrit. Et puis, quand bien même, il suffit qu'un lecteur y prenne plaisir pour justifier un livre.
M
c'est vrai, les personnages sont formatés, les situations convenues, mais il me semble que ce point de départ , tout artificiel qu'il est, ne gâche en rien les propos de Muriel Barbery, encore que… quels sont-ils… je ne sais plus.<br /> En deux mots : j'ai savouré le livre, je l'ai lu très lentement, je n'ai pas été gêné par son côté artificiel. Et j'ai aimé Paloma. Sans doute à cause de la personne qui m'a passé le livre : une toute jeune fille de 13 ans, très perturbée, anorexique, qui le lisait avec passion.<br /> Et pour en revenir mon sujet, je me sens de nouveau la proie du doute.<br /> Quel souvenir me reste-t-il de ce roman ? Pour moi en demeure une musique, et le regard d'une très jeune fille qui est peut-être une autre.
P
quelque chose qui n'a rien à voir avec la semoule mais tant pis :<br /> Quand j'étais jeune (en 1712) j'étais mortellement jalouse d'une fille de mon âge. A mes yeux, elle avait tout, beauté, une famille aisée, de la culture, de la séduction, une confiance en elle et en plus elle jouait du piano (argh). Elle était bien sûr prise en main par un prof (alors que moi autodidacte, je parvenais à déchiffrer une partition et encore plus difficilement à la jouer sur un vieux piano accordé au p'tit bonheur.... Bref. Un jour, elle me fait l'insigne honneur de venir chez moi pour m'aider (la gymnopédie de satie, la 3, je suis infoutu de lire le dièse ou le bémol, bref). Elle s'installe à mon piano. Elle joue. Parfaitement. Une vraie machine à écrire. Pas d'âme, ni d'émotion. Du coup, j'ai plus été jalouse. C'est vrai que la technique, ce n'est "que" du travail.<br /> Excuse-moi d'avoir raconté ma vie !<br /> Et fais une bonne et belle pause pour repartir bien remplie de bonnes et belles choses.<br /> Kiki :-)
V
Oui ça serait intéressant de réfléchir au pourquoi de la fâcherie. Moi je lis surtout une déception dans ton analyse, assez fréquente d'ailleurs lorsque on a trop entendu parler d'un bouquin avant.<br /> Je ne vois aucun mépris chez Renée ou la gamine pour les autres. Plutôt un repliement induit par les autres, par les stéréotypes sociaux dans lesquels ils enferment, c'est tout le mouvement du livre de permettre une ouveture des personnages à partir d'une reconnaissance mutuelle, de percevoir que l'intelligence prend sens quand elle s'arrime à la sensibilité.<br /> Cela dit c'est sûr le bouquin a des défauts surtout dans la seconde partie, je trouve aussi assez mièvres les rapports entre Renée/Ozu, en tout cas très téléphonés, sans surprise.
T
Je suis d'accord avec toi, c'est un peu ce que j'ai ressenti... Alors que je sortais d'une autre lecture d'un livre qui a eu beaucoup de succés aussi et que j'ai adoré "ensemble c'est tout"... Comme quoi ....
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