Un grain de sable.
Ce matin, je m'attarde sur des pensées que je devrais chasser. Je regarde ce liquide noir dans mon bol, il est censé me donner l'énergie dont ma journée a besoin. Trois gorgées plus tard, je regrette mon thé doré. Les murs de ma cuisine reflètent les vapeurs du ciel et de gros nuages cachent les montagnes. Je pense à l'absurde de ce travail où je vais me rendre. Il me pèse chaque jour un peu plus. La mise en concurence m'épuise moralement. Les ficelles sont grosses, tellement grosses et les médailles en chocolat à peine digeste mais ça marche, ça roule et je m'épuise à contrer un système qui va finir par m'écraser. Si seulement je pouvais être moins lucide...Il suffit d'un poème ai-je lu quelque part. C'est vrai, les mots changent tous les regards.
" La voyageuse qui traversa les halles à la tombée de l'été
Marchait sur la pointe des pieds..."
André Breton.