Madeleine musicale.
Elle ne sait plus comment ce disque était arrivé à la maison, dans cette maison où on ne fêtait pas les anniversaires et si peu noël. Un ami avait sans doute offert ce 33 tours en remerciement d'un service rendu et c'est assurément en pensant à la petite fille trop sage qu'il avait choisis celui là, avec un château de princesse et une forêt magique en couverture.
Dire qu'elle l'a écouté son disque serait peu dire, je crois qu'elle l'a épuisé. L'histoire de la princesse endormie, de sa fée bleue et de son prince charmant elle la récitait plus vite que la conteuse. Et puis il y avait cette musique, cette si belle musique. Pour dire vrai, elle a fini par ne l'écouter que pour la musique, pour ce torrent d'émotions, ces tressaillements qui prenaient vie en elle, pour son coeur qui battait plus vite, pour ses rêves qui trouvaient le courage de s'envoler.
Elle ne savait pas encore lire alors c'est plus tard qu'elle a su que c'était Mozart, bien plus tard qu'elle a reconnu le premier mouvement de la 40ième symphonie.
Quand elle l'écoute maintenant, il y a un sourire sur son visage, le sourire du trop de bonheur d'autrefois.